Artiste
François Legoubin

ion. Il avait 20 ans, vivait à Paris. Aujourd’hui il est en Ariège, à Maou. Les pieds dans la neige en hiver, dans la terre l’été, le ciel au-dessus d’un toit. Là-haut, son atelier occupe une grange qu’aurait pu occuper Thoreau. Et puis toujours la peinture et ses découvertes d’alchimiste, du papier goudronné, déroulant ses gestes, ses danses d’Opinel et de pinceau dans la térébenthine et la lumière naturelle venue d’une fenêtre sans vitre. La neige, le soleil, l’eau qui trace dans l’herbe et les fougères en léchant les cailloux l’été. L’eau qui frémit pour le thé dans l’atelier. Certains disent qu’il vit dans un endroit perdu. C’est plutôt un endroit retrouvé. Ici, Legoubin est à la cime de son art, au plus près de lui-même, il se rapproche de nous et nous « délivre » une peinture de la lumière intime des êtres que nous sommes, vitrail de notre temple aux entrailles sacrées, touchant chacun là où il vibre malgré le monde qui nous attrape, comme les mouches sur un ruban. Le travail de Legoubin est comme un témoignage présent de la vie, inimitable, pas besoin de signature, sa peinture nous décolle des rubans, à nous ensuite de trouver l’endroit.